Notre concours de textes et de dessins

L’esclavage, n’oublions pas !

PREMIER PRIX TEXTE



L’esclavage, n’oublions pas !

L’esclavage, n’oublions pas
Ce mal, qui, de son empreinte, assomme nos pas Nous empêchant de continuer vers l’avant; Et qui fut l’époque de notre vie la plus frénétique Qui, enfouit dans notre mémoire génétique, Détruit notre société comme un vent violent.

Ne méprisons pas la mémoire des ancêtres, Qui nous ont sacrifié leur sang et leur sueur Qui nous ont légué d’espoir une lueur Ne méprisons pas la mémoire des ancêtres, Qui nous ont tissé une grande liberté Nous rendant fiers de ce que nous avions toujours été. N’oublions pas l’esclavage.

Ce poids lourd dressé sur le dos de notre race, Se collant sur notre peau, comme un tatouage Comme un orage ravageant nos pâturages Et qui représente du sang dans notre tasse Alors, n’oublions pas l’esclavage.

Oh ! vous mes chers guerriers d’antan, Vous qui avez tant souffert, mais pourtant Auriez tant regretté, si vous étiez vivants De voir ce peuple se transformer en Migan, Abandonné par ses fils comme une chienne Dévoré par les siens, riant comme des hyènes.

Non, n’oublions pas ce joug qui a courroucé Au plus profond les seins de notre patrie-mère, Qui, ne voulant jamais nous voir enlever nos chaines, Nous volait vraiment toute notre identité, Et ce fléau encore rugit dans nos pensées, Donc, soyons forts et n’oublions pas le passé.



PREMIER PRIX TEXTE ET DESSIN



De l’esclavage à nos jours

"L'esclavage est contre le Droit naturel, par lequel tous les hommes naissent libres et indépendants",
voici ce que nous dit Montesquieu dans son livre "Mes pensées". Nous pouvons ainsi dire que l'esclavage est considéré comme un crime contre l’humanité. Mais durant des siècles il était vu comme quelque chose de normal. Haïti est l'un des pays ayant connu l'esclavage et nous portons des séquelles de ce crime. Nos ancêtres en ont beaucoup souffert et beaucoup l’ont payé de leur vie. Comme définition générale, l'esclavage est un système socio-économique reposant sur l'exploitation des êtres humains par la violence. C'est là que nous nous posons alors cette question: « Étions-nous esclaves pour l’évolution du monde ou pour l’égoïsme des hommes ? »

Ne méprisons pas la mémoire des ancêtres, Après avoir exterminé les premiers habitants de l'Amérique à leur profit, les Européens se sont tournés vers l'Afrique "pour assurer la relève du désespoir, comme le dit notre grand René Depestre. C'est alors que commença la traite négrière plus connue sous le nom de commerce triangulaire. Pour ceux qui ne connaissent pas ce terme, c'est une transaction reliant l'Europe, l'Afrique et l'Amérique pour la déportation d'esclaves noirs, d'abord troqués en Afrique contre des produits européens, puis en Amérique contre des matières premières. On qualifie ce commerce de triangle maudit. C'est ainsi que les Africains sont venus à Quisqueya. Ils ont été battus à coup de fouets, marqués au fer rouge, amputés, certains ont même été donnés comme repas aux chiens, les femmes violées, frappées, et d'autres atrocités encore, et tout ça pour "l'essor" des pays européens. Le bien-être et la prospérité des "grandes foires" d'aujourd'hui se sont construits sur les horreurs de l'esclavage. Et dire que ce sont elles qui nous font la morale de nos jours. Une belle ironie !

Ce poids lourd dressé sur le dos de notre race, Après des siècles d'exploitation subie dans la douleur, nous nous sommes révoltés et nous nous sommes libérés définitivement : 14 août 1791: Cérémonie du Bois-Caïman ; 18 novembre 1803 : Bataille de Vertières ; 1er janvier 1804 : Indépendance d'Haïti.

Ces dates représentent des références majeures. Nous sommes enfin reconnus comme des êtres humains à part entière et non des bêtes ou des objets.

Haïti fut le premier pays à avoir obtenu son émancipation et a été source d'inspiration pour de nombreux peuples. Un nouveau monde s'est créé.

L'esclavage, pour nous Haïtiens, n’est pas qu'un simple fait divers, il est solidement ancré dans notre histoire. Aujourd'hui, 200 ans après, nous sommes devenus la risée du monde mais il y a longtemps nous étions symboles de liberté. Nos héros (Toussaint, Dessalines, Pétion...) se sont livrés corps et âme au combat pour la liberté parce qu'ils rêvaient d'une Haïti prospère. Cessons donc de lutter les uns contre les autres et tenons-nous la main car ensemble nous pouvons réaliser encore de merveilleux exploits. Comme le dit notre devise "L'union fait la force".

DEUXIEME PRIX TEXTE

L'esclavage, n'oublions pas !

Savoir ce que nous voulons être nous pousse à nous questionner sur qui nous sommes, et nous oblige à savoir d'où nous venons, à connaître nos origines. L'Afrique au bord de laquelle apparurent des négriers venus séparés pères, mères, vendus par leurs pairs, insensibles aux cris et aux supplications de leurs semblables, traînés sous les coups dans les cales de ces navires qui sonnaient le glas de la triste odyssée du peuple basané.

Enfermé pendant plusieurs mois dans le noir, rongé par la faim et les maladies, plié dans la peur et l'impuissance, subissant des contraintes autant physiques que morales et regardant tomber à son flanc ses pareils, le nègre peu à peu s'acclimatait à sa condition d'esclave.

Tâté, examiné telle une vulgaire marchandise, il se retrouve encore séparé de ceux avec lesquels il a tissé un lien, dernier pilier mental de son être. Du lever du soleil et tard après son coucher, il doit travailler en supportant la morsure du soleil et des coups, endurer la douleur, les humiliations, le manque de sa terre natale. Il n'est plus rien qu'un objet pour avoir commis la faute d'être né nègre.

L'espoir le saisissant lui fait lever la tête et tirer sur ses chaînes en espérant des jours meilleurs.

Bien qu'il se soit libéré de ses entraves physiques, il reste enchaîné mentalement ; Oubliée toute sa rage d'exploité, toutes ses péripéties, sa promesse de "vivre libre ou mourir", il n'est maintenant que le pantin du blanc, devant lequel il s'aplatit au son de la voix, auquel il livre son pays, sa patrie, ses semblables. Meurtres, vols et viols, à la seule demande de celui-ci, il est prêt à tout. Il est dépendant du blanc sans lequel il ne peut rien faire, il est incapable de réfléchir de par lui-même. Tous les aspects de sa vie sont contrôlés par celui qui jadis le traitait comme un bien meuble.

L'esclavage étant défini par la relation entre l'oppressé et l'oppresseur, il n'y a plus d'oppression aucune si la victime elle-même se met à la disposition du bourreau. C'est pourquoi, il nous faut dès à présent nous reprendre en main, nous souvenir des injustices passées, des promesses faites, du sang coulé, et nous libérer de notre enchaînement mental, sortir de cet état léthargique dans lequel nous sommes ; nous élever d'une seule voix contre l'oppresseur des âges, d'un seul front briser nos entraves. Ainsi, nous saurons qui nous sommes et décider de qui nous voulons être.


KISLON CLAUDE JOSE
INSTITUTION ST-LOUIS DE GONZAGE
Janvier 2022 - NS1
15 ans



DEUXIEME PRIX TEXTE ET DESSIN

L’esclavage, n’oublions pas !

L’esclavage, n’oublions pas !!! Triste réalité que nous devons accepter… Qui ne cessera de nous tourmenter Mais qu’il faut quand même avouer

Il nous a fallu du temps pour la comprendre Tel qu’elle est, on nous force à la prendre Nous en avons beaucoup à apprendre

Cette vérité ne cessera de nous torturer Elle est d’une forte intensité Au point qu’elle nous a aveuglé

Elle est autant physique que mentale Nous frappe d’une manière brutale Et met notre dignité dans un bocal

Comme des lions pris en otage Elle nous fait subir des chantages Et cette réalité est l’esclavage

Elle fut notre réalité d’autrefois Nous a humilié plus d’une fois Pour un changement, je garde la foi.

Lanati ap fè fèt san nou Nou bliye rasin nou toudenkou ! N’ap respire men nou pap viv Nou jwen endepandans men nou pa lib

Se vi nou n’ap gaspiye Nou vle revolte men se piye nap piye Entèlektyèl la machin lap siye Siw ta pwoteste sèvèl ou ap gaye

Nap fè sanblan nou gen vi Nou toujou ap di nou byen, menmsi nou malad Lanmou pou nou, se yon lejand

Nou plis kwè nan bèlte M pa bezwen di nou jan’n Tap briye si nou te vle avanse

Lanati ap fè fèt san nou Nou bliye rasin nou toudenkou ! N’ap respire men nou pap viv Nou jwen endepandans men nou pa lib

Nou telman imite, nou vin pa natirèl Nou nan divizyon, solidarite n mare a ti fisèl Nou bliye idantite n, nou tout bezwen atifisyèl

Nou pa dwe fòse moun renmen nou jan nou ye Nou pa vle goumen men nap chache libète Se ansanm pou nou mete pou nou di sètase ! *

Alors sommes-nous face à un dilemme ou pas ? Ils nous limitent le choix Soit on choisit la clef et on meurt de faim

Soit on choisit la nourriture et on vit comme des chiens Vous voulez être considérés comme des humains ? Ce ne sera pas possible… mais, nos ancêtres n’ont pas combattu en vain !

Nous n’avons jamais été d’après eux, des hommes ! Nous, nous avons été et resterons des nègres ! Oui … nègres. Les soi-disant biens meubles de Saint Domingue !!! Alors, ne l’oublions pas ! Ne le reniez pas, On attend beaucoup plus de nous, Mais nous, qu’attendons-nous?


*[Le monde se réjouit sans nous On oublie tout d’un coup nos racines On respire, mais sans vivre On est indépendants, mais pas libres

On se sabote nous-mêmes On veut se révolter mais on se pille en réalité L’intellectuel nettoie les voitures Et si tu protestes, on t’élimine

On fait semblant d’être vivants Même malades, on dit toujours qu’on va bien, L’amour est devenu légende pour nous

On se fie à l’apparence Et inutile de dire comme on brillerait pour avancer

On imite tellement, qu’on n’est plus naturels On est divisés : la solidarité, bâillonnée de ficelle On en perd notre identité, on est dans l’artificiel

Ne cherchons donc pas à plaire pour être ce que l’on est On ne veut pas combattre mais seulement être libres Alors, ensemble, disons « c’est assez ! »]


LeÏda FENELON ET D'aïsha JEAN-PAUL
INSTITUTION STE ROSE DE LIMA
Janvier 2022 - NS1

TROISIEME PRIX TEXTE

Page d’histoire

Quand les blancs débarquaient des vaisseaux, importants Par milliers nos aïeux imposants Quoique las, tous soumis, affaiblis, impuissants, Ils allaient et marchaient, têtes baissées, cœurs en sang

Ne méprisons pas la mémoire des ancêtres, Pied-à-terre, sur une île inconnue et étrange Travaillant sans relâche jusqu'à n'en plus finir Coups de fouets et torture étaient le coup de change Et la terre, ni le ciel, un mot ne pouvaient dire

Ce poids lourd dressé sur le dos de notre race, Quand le nègre vit son piteux état Il ne put que se fondre dans les grottes et les monts Se rappelant les coups de fouets et Liberté pour chanson Les lambis et tambours signalaient le combat

Ils menèrent ma bataille et la tienne en ces champs Pour que nous puissions toujours nous souvenir Que notre peau et notre chair portent la trace D'un passé glorieux fait de sang et de larmes Nos montagnes et nos grottes La terre et tous nos arbres Gardent toujours en mémoire les bruits d'épées, de canons Les cris d'agonies et ceux de joie

C'est bien ça que rapporte l’histoire Que jamais ! Oserons-nous oublier nos déboires Que nos têtes se dressent, fières, matins et soirs Vers les astres nos exploits montent des encensoirs

Nous pourrons ainsi dire “nous n'avons oubliés" Les souffrances et horreurs, à nos frères, infligées À nos fils, dirons-nous : courageux, obstinés Vous marchez têtes altières, leurs rappelant ce péché.


Miss Snévelie Saint-Juste
INSTITUTION STE ROSE DE LIMA
Janvier 2022 - NS4
18 ans



PREMIER PRIX DESSIN

Joinvil Feddy Matthias
INSTITUTION ST-LOUIS DE GONZAGE